Pourquoi tout commence avec vos extraits botaniques maison

Quand on commence à faire ses soins maison, on cherche souvent la bonne recette : un baume, un masque, une crème toute faite. Mais très vite, on comprend qu’il manque quelque chose d’essentiel, la matière vivante. Ce lien direct avec la plante. Ce geste qui transforme.

C’est là que tout commence : avec les extraits botaniques.

Depuis plus de 35 ans, je prépare mes soins en partant de là — une huile de noyau d’abricot infusée à la lavande, un extrait glycériné de mélisse maison, un macérat solaire au calendula pour la peau de mes enfants. Faire ses extraits soi-même, c’est un geste de soin, de liberté, de lien, profondément simple et puissant.

Dans cet article, je vais vous montrer ce qu’est un extrait botanique, pourquoi le faire vous-même change tout, et comment cela vous permet de créer vos propres soins, adaptés à votre peau, à votre famille et aux saisons. Et surtout, je vais vous aider à poser la première pierre de votre armoire naturelle.

 

1. Extrait botanique : définition simple et usages

Un extrait botanique, c’est une préparation dans laquelle on fait macérer une plante dans un support (huile, eau, glycérine, alcool…) pour en extraire ses principes actifs. On choisit le support selon ce que l’on veut capter dans la plante : certaines propriétés sont solubles dans l’eau, d’autres dans les corps gras ou dans l’alcool.

C’est donc la plante qui détermine ce que l’on va obtenir. Une lavande dans l’huile donnera un extrait apaisant pour la peau. Une mélisse dans la glycérine donnera un extrait doux, utile pour calmer et régénérer. C’est en fonction de la plante et de ce qu’elle contient qu’on choisit la bonne méthode d’extraction.

Une fois l’extrait prêt, on peut l’utiliser tel quel, comme un soin à part entière. Ou bien le mélanger avec d’autres, ou encore l’intégrer dans une préparation plus complète : crème, baume, lotion, shampooing…

C’est ça qui est passionnant : un seul extrait peut avoir plusieurs usages. Et plus on comprend ce que chaque plante peut offrir, plus on devient capable de créer des soins simples, vivants, et vraiment adaptés.

 

3. Pourquoi fabriquer ses extraits botaniques maison ?

Il n’y a pas un seul type d’extrait botanique : il y en a plusieurs, chacun avec ses usages, ses propriétés et ses petits secrets.

• Les macérats huileux sont parfaits pour les soins de la peau et des cheveux. On y extrait les principes liposolubles (anti-inflammatoires, réparateurs, cicatrisants). Idéal pour préparer un baume, une huile de massage ou un soin capillaire.

• Les infusions et décoctions s’utilisent fraîches ou en hydrolat maison. Elles extraient les principes solubles dans l’eau, comme les mucilages ou certains polyphénols. On les boit, on les applique, on les transforme.

• Les macérats hydroglycérinés, très doux, permettent de faire ressortir certains actifs sensibles à la chaleur. Parfaits pour le contour des yeux, les soins sans rinçage, ou pour les enfants.

• Les teintures alcooliques sont plus concentrées, plus puissantes. On les utilise en interne (avec précaution), ou à toute petite dose dans une lotion, un gel ou un spray purifiant.

Chaque support a sa particularité : l’huile capte les gras, l’eau les actifs hydrosolubles, la glycérine les sucres et certains antioxydants, et l’alcool les principes les plus profonds, parfois inaccessibles autrement.

Et surtout, ce n’est pas réservé aux plantes sèches ou médicinales classiques.

En été, par exemple, tu peux faire un macérat glycériné de framboise ou de groseille, riches en antioxydants, pour prolonger la lumière de la saison dans un soin d’automne. Une huile infusée à la tomate, pour ses caroténoïdes protecteurs. Une eau de concombre apaisante en splash visage. Ce sont des gestes simples, puissants, ancrés dans les saisons et la nature qui t’entoure.

Commence par des plantes faciles et sûres : calendula, lavande, ortie, camomille, mélisse. Elles sont douces, polyvalentes, et t’offriront une première palette de soins à composer selon les besoins du moment.

Créer ses extraits, c’est aussi se créer un cycle vertueux. On cueille, on transforme, on conserve, on applique. Et quand, au cœur de l’hiver, tu ouvres un flacon d’huile au basilic ou un extrait de fruits rouges que tu as préparé l’été dernier, il y a ce petit quelque chose en plus. Ce lien. Cette mémoire. Cette joie.

 

4-Utiliser ses extraits botaniques : seul, combiné, ou dans une recette

Quand ton extrait est prêt, les possibilités sont multiples. Tu peux l’utiliser tel quel : une huile de soin toute simple, une compresse apaisante, un bain de bouche, une infusion à boire ou une base de sérum. Tu peux aussi combiner plusieurs extraits que tu as préparés : par exemple, une infusion d’ortie et une glycérine de mélisse pour un spray tonique, ou un macérat huileux de calendula et de lavande pour un baume réparateur. Et bien sûr, tu peux les intégrer dans des recettes plus élaborées : une crème, un baume, un gel, un shampoing maison.

Ce qui est puissant, c’est que chaque extrait est polyvalent. Une huile infusée au calendula peut devenir un baume pour les fesses de bébé, un soin des mains gercées, ou une huile nettoyante pour le visage. Une teinture de camomille peut soulager les troubles digestifs, apaiser l’anxiété ou calmer les douleurs de règles.

Ce que tu crées devient un socle. Et plus tu fais d’extraits, plus tu enrichis ta petite armoire familiale : tu peux composer des soins à la carte, adaptés aux saisons, aux âges, aux besoins du moment, ou tout simplement à ce que tu as sous la main.

Et puis il y a la mémoire sensorielle. Tu ouvres ton pot d’huile infusée au basilic de l’été, et tout revient. C’est vivant, c’est à toi. C’est un soin que tu reconnais, parce que tu l’as vu naître.

 

5- Comment démarrer facilement avec les extraits botaniques

Tu n’as pas besoin d’avoir tout. Tu n’as pas besoin d’être experte. Une plante que tu aimes, un pot propre, un peu d’huile ou d’eau chaude, et déjà tu crées. C’est ça, la magie des extraits botaniques maison : c’est simple, c’est vivant, et ça te ressemble.

En apprenant à faire tes propres extraits, tu fais plus que fabriquer un soin. Tu ouvres un nouveau rapport au végétal, au corps, au soin. Tu gagnes en clarté, en autonomie, en confiance. Tu sors du flou, tu comprends ce que tu utilises, tu choisis ce que tu prépares.

Et tu n’es pas seule. Ici, je t’aide à poser les bases. À chaque article, chaque recette, chaque fiche, tu vas apprendre à enrichir ta petite armoire naturelle, pas à pas. Il y a mille façons de faire, et autant de chemins que de femmes. Mais tout commence là : avec une plante, un bocal, et une envie de prendre soin.

 

Conclusion

Faire ses extraits botaniques, ce n’est pas seulement une étape dans une recette : c’est poser les fondations de ta pratique. C’est comprendre ce que tu fais, pourquoi tu le fais, et comment chaque plante agit vraiment sur la peau, les cheveux ou l’organisme. Tu gagnes en autonomie, en clarté, et en confiance. Tu ne reproduis plus des recettes toutes faites : tu crées tes propres soins, à partir de ta matière, de tes besoins, de tes choix. Et ça change tout.

Et surtout, tu crées du lien. Avec la plante. Avec la saison. Avec le soin que tu offres – à toi, à ta famille, à ceux que tu aimes.

Si tu veux aller plus loin, je t’ai préparé une petite FAQ juste après pour répondre à tes premières questions.

Et bien sûr, si tu veux garder ce texte sous la main, n’oublie pas d’enregistrer l’article ou de t’abonner à Mama Herbalista.

 

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FAQ – Bien démarrer avec les extraits botaniques

  • Les deux sont possibles. Les plantes séchées sont plus faciles à conserver et à doser, surtout pour les débutantes. Les plantes fraîches sont très intéressantes aussi, mais demandent un peu plus de précautions (notamment pour éviter les moisissures). Tu peux très bien commencer avec des plantes sèches de qualité, achetées ou récoltées puis séchées par toi-même.

  • Ça dépend du type d’extrait.
    • Pour un macérat huileux, on compte en général 3 à 6 semaines, à température ambiante, en remuant de temps en temps.
    • Pour un extrait glycériné, 10 à 15 jours suffisent.
    • Pour une teinture à l’alcool, on laisse souvent 2 à 3 semaines.
    • Les infusions et décoctions, elles, se font à chaud, immédiatement.

  • Seulement si ton extrait contient de l’eau (infusion, glycérine, alcool dilué, etc.) et que tu veux le conserver longtemps. Pour un usage immédiat, ce n’est pas nécessaire. Si tu veux le garder plus de quelques jours, oui, un conservateur doux comme Cosgard est recommandé.
    Les macérats huileux, eux, ne contiennent pas d’eau : tu peux simplement y ajouter un peu de vitamine E pour éviter le rancissement.

  • Il doit avoir une belle couleur, une bonne odeur (caractéristique de la plante ou du support), et ne pas présenter de moisissure, de déphasage ou de dépôt suspect.
    Fie-toi aussi à ton ressenti : si l’odeur est désagréable ou si quelque chose te semble “bizarre”, ne prends pas de risque. Refais-le. C’est aussi comme ça qu’on apprend !

  • Oui, c’est même une des grandes forces des extraits botaniques maison. Tu peux combiner, par exemple, un macérat huileux de calendula avec une infusion de lavande pour une crème apaisante. L’important, c’est de connaître les propriétés de chaque plante, et de rester simple au départ : deux ou trois extraits suffisent pour créer un soin efficace et équilibré.

  • Commence par un macérat huileux de lavande ou de calendula. C’est simple, sans conservateur, et tu peux l’utiliser pur sur la peau, en huile de massage, ou pour fabriquer un baume ou une crème. Une fois que tu auras vu à quel point c’est accessible, tu n’auras qu’une envie : recommencer !

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Plantes médicinales de saison que faire en juin ?